Dans le cadre du programme scolaire de mon fils, les parents ont été invités à parler aux élèves de ce qu’ils font. Mais comment décortiquer la complexité du travail de l’OIM dans un langage compréhensible par des enfants de sept ans ?
J’ai commencé par demander à la classe qui avait entendu parler des Nations Unies. Environ la moitié des élèves ont levé la main. Ensuite, j’ai mis en place les images des différentes agences de l’ONU et j’ai demandé s’ils pouvaient deviner ce qu’elles font. Avec beaucoup d’enthousiasme, ils ont deviné toutes les bonnes réponses. Un garçon a été particulièrement enthousiaste à l’idée de voir le logo de l’OIM à l’écran – son père a un t-shirt de l’OIM.
Nous avons ensuite parlé de ce qu’est la migration. Sur les 14 élèves, un seul est né au Sénégal, il y a donc eu beaucoup d’excitation lorsqu’ils se disaient tour à tour d’où ils avaient migré.
Déjà grâce à ce simple échange d’histoires, de nombreuses raisons familières ont été invoquées pour quitter son pays : le père d’un des élèves a migré des États-Unis pour rejoindre sa mère en Afrique de l’Ouest ; un autre élève a migré au Sénégal lorsque sa mère a obtenu un emploi dans ce pays.
Lorsque j’ai demandé à la classe d’identifier certaines des principales raisons pour lesquelles les gens migrent, les réponses n’ont pas tardé : travailler, étudier, être avec la famille et des raisons liées à des événements indésirables.
Ensuite, nous avons discuté de ce dont on a besoin pour migrer vers un autre pays. La première partie a été facile pour le groupe – ils savaient tous qu’il faut un passeport. La deuxième partie, sur les visas, a nécessité davantage de discussions. Après avoir expliqué ce qu’est un visa, un garçon a demandé : Que se passe-t-il lorsque votre visa expire ou que vous n’avez plus de pages dans votre passeport ? C’était une excellente question et cela nous a conduits à une discussion plus longue.
Discuter de la migration avec la classe m’a rappelé à quel point la migration fait partie intégrante de notre monde, et en particulier pour ce groupe d’élèves de la deuxième année du cycle primaire. De nombreux aspects de leur vie ont été façonnés par la décision d’une personne de migrer, et leur compréhension des facteurs qui sous-tendent les décisions de migration est éclairée par ce qu’ils voient, entendent et vivent. Je me demande combien d’entre eux vont finir par travailler dans des domaines qui soutiennent les migrations et les droits des migrants à l’avenir.
Voici quelques conseils sur la façon de parler de la migration aux enfants :
- Utilisez des ressources en ligne existantes qui sont spécifiquement pour les enfants. J’ai montré la vidéo de CBC Kids News « United Nations – Explained » (C’est quoi l’ONU), puis j’ai parlé des domaines de travail des différentes agences de l’ONU : sécurité alimentaire, environnement, santé, enfants et, bien sûr, migration.
- Utilisez des visuels plutôt que des mots. Cela aide les enfants à comprendre des concepts qu’ils ne savent pas nécessairement comment exprimer, comme la maison en ruine pour les personnes déplacées par un conflit ou des facteurs environnementaux.
- Évitez les distractions : tenir des objets que les enfants peuvent regarder pendant la présentation (dans mon cas, mon passeport avec les visas à l’intérieur) peut facilement détourner leur attention, il est préférable de le faire après la présentation.
- Préparez-vous à répondre aux questions : Je suis allé en vacances en France, était-ce de la migration ? J’ai dû déménager dans une nouvelle maison dans la même ville, était-ce de la migration ? Les questions que posent les enfants sont autant d’occasions de dissiper les idées fausses sur la migration.
- Donnez aux enfants le temps de partager leurs histoires. Tout le monde voulait parler de ses voyages et de la façon dont il est arrivé au Sénégal. C’était une excellente façon pour tout le monde de participer à l’expérience d’apprentissage.
Cet article a été écrit par Mia Barrett, ancienne Cheffe de l’Unité des médias, de la communication et de la sensibilisation de l’OIM en Afrique de l’Ouest et du Centre.